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Voyage immobile avec Ingrid Taillandier à la bibliothèque Beinecke, aux Etats-Unis

Un(e) architecte nous raconte la découverte d’un bâtiment qui l’a marqué pour la vie. Pour ce deuxième volet, direction le Connecticut avec la fondatrice de l’agence ITAR Architectures.

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Publié le 07 avril 2020 à 12h03, modifié le 08 avril 2020 à 14h20

Temps de Lecture 3 min.

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C’est lorsqu’elle était étudiante qu’Ingrid Taillandier a connu ses plus grands chocs esthétiques. Cette architecte, qui œuvre principalement dans le logement, fut cocommissaire, en 2009, de l’exposition « L’Invention de la tour européenne », au Pavillon de l’Arsenal, et milite pour le développement des tours à Paris. Elle nous fait découvrir la bibliothèque Beinecke de livres rares, réalisée par Gordon Bunshaft pour l’agence SOM (Skidmore, Owings and Merrill), en 1963, sur le campus de Yale (Connecticut).

La bibliothèque Beinecke de livres rares et de manuscrits, sur le campus de l’université de Yale, à New Haven (Connecticut), le 9 septembre 2016.

« En 1998, j’étais étudiante à l’université de Columbia, à New York. J’ai fait un voyage à Yale [à New Haven, dans le Connecticut], un aller-retour dans la journée. Je voulais voir les bâtiments construits par Louis Kahn et Paul Rudolph sur le campus, et je suis tombée, complètement par hasard, sur la bibliothèque Beinecke de livres rares, un bâtiment dont je n’avais jamais entendu parler, très peu connu, de fait, réalisé par l’architecte et ingénieur Gordon Bunshaft pour l’agence SOM, en 1963. Je suis entrée, et j’ai été subjuguée. Si on n’y pénètre pas, on ne peut pas ressentir la dualité intérieur/extérieur qui en fait toute la valeur.

« Le bâtiment est un bijou d’ingénierie et d’architecture, extrêmement cohérent du point de vue de la structure. On voit bien que c’est un ingénieur qui a fait le projet. »

Le bâtiment est une boîte en marbre, soulevée sur pilotis, qui paraît opaque de l’extérieur. Une fois entré, on constate que le marbre est translucide. Ce n’est pas de l’albâtre, qui laisse passer beaucoup de lumière, c’est un marbre beaucoup plus opaque. Mais il est suffisamment translucide pour que la lumière naturelle passe à travers et donne la sensation d’une relation tamisée, très maîtrisée, avec l’extérieur.

Au centre, protégée de la lumière, une boîte en verre qui s’élève jusqu’au sommet du bâtiment sert d’écrin aux livres rares. On peut les contempler en tournant autour. Sur les mezzanines, des tables en verre accueillent des expositions temporaires – des livres assemblés autour de thématiques que la bibliothèque choisit de mettre en valeur.

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Le bâtiment est un bijou d’ingénierie et d’architecture, extrêmement cohérent du point de vue de la structure. On voit bien que c’est un ingénieur qui a fait le projet. Il exprime en même temps une sensibilité extraordinaire à l’espace et aux matériaux.

« Jouer des pleins et des vides »

La structure en béton, très belle, profilée, s’exprime à l’extérieur du bâtiment. A l’intérieur, elle dessine le quadrillage du plafond à caissons, élégant, qui rappelle celui de la Yale University Art Gallery de Louis Kahn – à ceci près que les caissons de Louis Kahn sont triangulaires. Elle dessine aussi le quadrillage des murs, dans lequel viennent s’encastrer, comme des fenêtres, ces carreaux de marbre opalescents. Ce lien entre structure et matière est extrêmement émouvant, la relation entre les pleins et les vides est magnifique, qui passe en outre par le patio, qui vient éclairer les sous-sols, référence aux patios de Mies van der Rohe

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